Test Mercenary Kings : un hommage réussi à Metal Slug ?

Testé à partir d’une Version commerciale française par Erwann Depaeuw, le 24 juillet 2014

Présenté comme un hommage contemporain à Metal Slug, Mercenary Kings est le second jeu du studio canadien Tribute Games, qui a tout d’abord sorti son jeu sur PC avant d’en faire un portage sur Playstation 4. Cerise sur le gâteau, ce jeu indépendant était proposé gratuitement pendant le mois d’avril grâce à l’offre du PS Plus. Mais maintenant que le mois est passé et que le jeu se paye au prix fort, son acquisition vaut-elle encore le coup ?

Bienvenue à Mandragora Island

Mercenary Kings est un jeu de tir. Ça pète de partout, il y a du sang, de la chique et du mollard : autant dire que vous ne trouverez pas une narration digne d’un David Cage pour vous accompagner tout au long du jeu. Mais que celui qui achète un jeu de guerre pour son scénario me jette la première pierre. Ainsi donc, des chercheurs basés sur l’île de Mandragora ont mis au point une formule biorégénératice qui permettrait de changer le monde. Cependant un groupe terroriste appelé CLAW (les méchants en résumé) a kidnappé l’homme qui était à la tête du projet dans le but de s’approprier la formule. C’est donc là qu’entrent en jeu les Mercenary Kings, un groupe de militaires surentraînés (le groupe des gentils pour faire court) qui va essayer de contrer les plans de CLAW pour sauver le monde, une fois n’est pas coutume.

Test de Mercenary Kings

Ce que vous appelez l’enfer, ils appellent ça Mercenary Kings

Qu’on se le dise, Mercenary Kings est dur. Très dur. Et c’est une bonne chose pour un jeu dont la prétention n’est ni plus ni moins que de rendre hommage à Metal Slug, dont la difficulté constituait là aussi une des principales caractéristiques du jeu. Cependant, le soft s’avère rapidement être difficile dans le mauvais sens du terme. En effet, certains passages nécessitent dès le départ une parfaite connaissance du niveau et des mécaniques de jeu pour espérer s’en tirer avec quelques blessures uniquement. De plus, la difficulté est très inégale, et bien que les premières missions se réalisent assez aisément, la suite se corse beaucoup plus, et il n’est pas rare de devoir utiliser ses rations de survie, voire son kit de premiers soins, avant même d’avoir atteint ne serait-ce que la moitié du niveau. Il est d’ailleurs important de noter que les checkpoints s’activent dans les infirmeries, présentes en plus ou moins grand nombre dans les niveaux. C’est par ailleurs dans les combats de boss que les développeurs révèlent au grand jour leur côté sadique, notamment lorsque certaines attaques sont tout bonnement quasiment impossibles à parer. Mais là où certains jeux (Dark Souls pour ne citer que lui) s’appuient sur leur difficulté et leur côté die’n retry pour inciter le joueur à rester devant sa console, Mercenary Kings obtient l’effet inverse en produisant un sentiment de grande frustration menant parfois le joueur à quitter sa partie.

Test de Mercenary Kings

Le royaume de l’artillerie

Fort de ses 120 missions, Mercenary Kings se devait de proposer une galerie d’armes décente. Sur ce coup, Tribute Games parvient avec brio à contenter nos attentes avec une personnalisation des armes extrêmement poussée et une pléiade de pièces d’armes à débloquer au fil des missions, permettant d’obtenir une mitraillette, un fusil de précision ou encore un magnum qui ne ressemblera à aucun autre. Le design global de ces machines de guerre est totalement loufoque, ainsi vous ne vous étonnerez pas de trouver, par exemple, un chaton (oui oui) sur le canon de votre arme. Les pièces d’armes se divisent en plusieurs catégories qui détermineront la nature de votre arme : mitraillette, mitrailleuse, fusil d’assaut, fusil de précision, fusil de chasse, pistolet ou magnum. Vous pourrez cependant ajouter n’importe quelle pièce d’armes, de sorte que votre arme soit composée d’un canon de fusil de précision, d’une culasse de pistolet, d’un chargeur de mitrailleuse et d’une mire de fusil d’assaut; c’est à vous de trouver la combinaison la plus efficace en fonction de vos ennemis, ce qui ajoute un aspect stratégique au jeu. Les armes de mêlée, tout aussi originales, sont aussi de la partie et sont, de même, très nombreuses. Afin de fabriquer ces éléments de personnalisation, il vous faudra récupérer des denrées elles aussi très variées sur les dépouilles de vos ennemis tout au long de vos missions.

Test de Mercenary Kings

C’était pas ma guerre

Comme indiqué précédemment, le jeu comporte plus d’une centaine de missions à déverrouiller au fil de votre progression. Malgré une durée de vie logiquement conséquente, les missions se ressemblent toutes fortement et ennuieront la plupart des joueurs. Celles-ci ne consistent en effet qu’à exterminer des ennemis, à détruire des structures, à récolter des ressources ou à sauver des otages, ce qui peut vous dissuader d’achever ces 120 missions à l’originalité bien peu développée. De plus, vous aurez accès à une map difficilement exploitable qui se contente d’afficher l’emplacement du joueur et celui de son objectif, sans mettre à jour les salles visitées et leur contenu (coffres, otages, boss vaincus..), ce qui rend les missions encore plus redondantes.

5
Mouais...

Mercenary Kings parvient à rendre un hommage à Metal Slug qui a le mérite de ne pas faire honte aux développeurs du fameux jeu d'arcade, ce qui est une prouesse satisfaisante pour un jeu indépendant. L'immense durée de vie du soft et la personnalisation extrêmement poussée ne permettent cependant pas de compenser la difficulté aléatoire et le manque d'originalité dans les missions qui ternissent l'image du jeu, qui se réserve donc à un public de puristes du genre.

Points forts
  • Grande durée de vie
  • Personnalisation des armes et du personnage assez développée pour obtenir un gameplay varié
  • Style graphique pixelisé agréable à l'oeil
  • Univers déjanté et loufoque
Points faibles
  • Difficulté beaucoup trop hasardeuse
  • Missions trop peu originales
  • Manque de lisibilité et d'optimisation sur la carte du niveau et sur l'interface en général
  • Quelques freezes pendant le chargement mais aussi durant le jeu lui-même