Preview Pro Evolution Soccer 2015 : le retour du roi ?

Testé à partir d’une par Nicolas Tarier, le 26 octobre 2014

Après avoir régné sur le monde du football virtuel de ISS Deluxe à PES 6, la simulation phare de Konami avait perdu son trône fin 2007 face à son rival historique. Sa stagnation flagrante ces dernières années couplée à la montée en puissance de la série d’EA ne laissait que peu d’espoir quant à un retour rapide au premier plan. Et pourtant, cette première édition sur PlayStation 4 pourrait bien réussir son pari !

Le changement, c’est maintenant !

Dès les premières secondes de jeu, ce nouveau PES parvient à séduire. Le feeling simulation que l’on avait perdu depuis plusieurs années est bien là. Les passes nécessitent un dosage plus précis qu’auparavant permettant d’écarter le jeu ou de combiner dans un petit périmètre de façon bien plus intéressante. Les courses semblent elles aussi avoir gagné en réalisme tout comme les contrôles. Il faudra bien maîtriser ses accélérations sous peine de trop porter son ballon et de le rendre à l’adversaire. Si vous décidez de jouer de façon plus posée et le ballon plus proche du pied, sachez que les joueurs disposent d’une couverture de balle correcte, n’hésitant pas à mettre leur corps en opposition. Ces petites animations de protection du ballon sont toutefois le minimum que l’on est en droit d’attendre d’un jeu de football sur PlayStation 4. Évidemment une pléthore de nouvelles animations ont été intégrées et il est évident que la série de Konami va dans le bon sens. Mais de ce côté, le retard sur FIFA reste assez net. Les contacts entre joueurs sont par exemple beaucoup moins précis. Même au ralenti, n’espérez pas voir le point exact de collision entre votre semelle et le tibia du joueur adverse (exemple pour les plus violents d’entre vous). La physique de balle est globalement intéressante. Le ballon semble assez lourd mais dans le bon sens du terme. Il faut bien appuyer ses passes pour éviter des pertes de balle récurrentes. Par rapport aux précédents volets, il y a cette année un réel plaisir, une vraie satisfaction, à développer une attaque bien construite. Et une fois aux avant-postes vient le moment de tenter sa chance. Les tirs ont un feeling davantage arcade que le reste du gameplay et semble à ce titre moins réaliste que ceux de FIFA. Disons que la position de frappe est moins bien gérée dans la simulation de Konami. Il est un peu trop facile de déclencher une frappe forte et cadrée en étant dos au but. Dans le même ordre d’idées, il n’est pas rare de marquer de 25 mètres du moment que notre joueur arrive lancé dans le sens du jeu. Cela ne marche évidemment pas à tous les coups mais un peu trop souvent à notre goût. Alors attention cela ne signifie pas pour autant que tous vos matchs finiront sur des scores élevés.

Preview de Pro Evolution Soccer 2015

Sans maîtrise, la puissance n’est rien

En effet se mettre dans une bonne position de frappe n’est pas forcément chose aisée. Avec une IA dans un haut niveau de difficulté ou tout simplement contre un bon joueur humain, contourner la défense représentera un bon challenge. En effet ce nouveau PES semble disposer d’un bon équilibre entre l’attaque et la défense. Alors bien sûr tout n’est pas parfait. A l’image de FIFA 15, les passes en profondeur aboutissent un peu trop systématiquement. Mais d’une manière globale, les lignes coulissent bien, les replacements sont réalistes et les appels de balle de nos coéquipiers plutôt intelligents. Ces derniers n’hésitent pas à lever le bras pour demander le ballon ou bien à pointer leurs pieds pour demander un jeu rapide au sol. Bref, le plaisir de jeu est bien là et la cohérence de l’ensemble fait plaisir à voir. Si comme de nombreux joueurs ayant essayé FIFA 15 vous avez été choqué par les bugs du gardien, sachez que ce PES 2015 semble plus abouti de ce côté. Le comportement des goals est-il pour autant toujours réaliste ? Pas forcément. Dans des situations où un véritable gardien de but boxerait le ballon pour ne pas prendre de risques, notre gardien virtuel a trop de facilité à bloquer le ballon parfaitement à deux mains. Il lui arrive aussi de plonger à retardement et d’encaisser un but évitable. Le genre de défauts qui ne nuisent pas spécialement au gameplay mais que l’on espère voir corrigés dans la prochaine édition.

Preview de Pro Evolution Soccer 2015

Un habillage next-gen ?

On l’a dit les sensations de jeu sont excellentes mais qu’en est-il de la réalisation et de l’interface de ce premier Pro Evolution Soccer next-gen ? À ce niveau-là de nombreux progrès peuvent encore être réalisés. Ce qui frappe d’entrée de jeu est l’austérité de l’interface. Trop textuelle, pas suffisamment attractive visuellement parlant, elle manque tout simplement de vie et d’audace. On est bien loin de la modernité du dernier FIFA où chaque écran de menu a bénéficié d’un soin particulier. Et ne parlons même pas des écrans de statistiques en fin de match ou du très laid et sommaire récapitulatif des notes des joueurs. Ce dernier se résume à une liste textuelle comme on en voyait dans les jeux de foot sur Super NES. Dommage. L’ambiance dans le stade est elle aussi en retrait. Un effort a été fait sur le public, plus réactif et plus animé. Mais ce dernier manque de diversité. Les bords du terrains sont également assez peu animés. D’un point de vue sonore c’est la stagnation totale. Relancez PES 2010 et vous aurez du mal à trouver des améliorations dans ce PES next-gen. Il est temps que Konami fasse des efforts de ce côté. En revanche graphiquement le résultat est des plus honorables. Que ce soit la pelouse ou l’environnement tout autour, le rendu est conforme aux attentes. Et que dire des joueurs, leur visage est plus réaliste que jamais. Vous reconnaîtrez toutes les stars sans aucun problème. Dommage malgré tout que l’aliasing soit présent et que le rendu de la peau ait un désagréable côté “plastique”. Heureusement, vous ne le remarquerez que pendant les ralentis.

Niveau
d'attente

Elevé

On osait à peine y croire et pourtant : PES 2015 est bien parti pour redonner ses lettres de noblesses à la série. Les deux ans de développement dont il a bénéficié n’ont pas été vain et la plupart des promesses sont tenues. Cette première édition sur next-gen est une vraie bonne simulation de football, offrant un plaisir de jeu immédiat grâce à un gameplay accessible mais profond. L’équilibre attaque-défense semble bien dosé et l’IA est en progrès. Alors certes l’enrobage manque encore un peu de finition mais les sensations sont là. Autant dire qu’il nous tarde d’avoir le jeu final entre les mains pour nous faire un avis plus poussé. En attendant ce PES semble poser de très solides fondations. Suffisantes pour retrouver son trône l’année prochaine ? L’avenir du football vidéo-ludique sera incontestablement excitant.